Source: Liberation
Author: Eliane Patriarca
La militante Claire Nouvian dénonce la position française en faveur de la pêche industrielle
Vendredi, à Bruxelles, ce devait être le coup d’envoi du projet élaboré par la commissaire à la Pêche, la Grecque Maria Damanaki, et discuté depuis des mois, prévoyant, pour protéger les grands fonds marins, une suppression progressive du chalutage profond. Mais, jeudi soir, le commissaire français au Marché intérieur, Michel Barnier, a bloqué la validation du projet in extremis. Il n’a pas donné d’explications officielles, mais, vendredi, il expliquait à Libération qu’il avait voulu stopper une «mesure qui allait supprimer des centaines d’emplois parmi les marins pêcheurs».
Fondatrice de l’association Bloom, qui milite pour la conservation marine et donc contre la pêche en eaux profondes, Claire Nouvian revient sur les enjeux de la réforme.
Que prévoyait le projet de la commissaire à la Pêche ?
Interdire progressivement, sur deux ans, le chalutage profond, la méthode de pêche considérée par les scientifiques comme la plus destructrice. C’est un texte qui s’insère dans le cadre de la réglementation de la gestion de la pêche profonde dans l’Atlantique nord-est. Le chalutage profond utilise d’énormes filets, lestés, qui raclent les fonds et ne peuvent évidemment pas être sélectifs : ils ont un impact destructeur sur toutes les espèces, des coraux aux grenadiers, en passant par les requins. Ce type de pêche est une aberration écologique, mais aussi économique et sociale.
Pourquoi économique et sociale ?
La pêche industrielle est un secteur sous perfusion qui ne fonctionne que grâce aux subventions publiques : la détaxe sur le gazole, les aides pour la construction des flottes…
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